Les villages du bout du monde

Bonjour

Une petite précision...

Des villages désenclavés comme Iche, il y en a encore des centaines au Maroc.

Iche possède quand même la chance d'avoir une route qui la relie à une grande ville, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Plein de villages des différents Atlas (Haut, moyen et anti) n'ont que des pistes où souvent un CC ne pouraient passer. Je suis bien placé pour le savoir car j'ai pu faire le relevé de plus de 35.000 km de pistes dans une grande partie du Maroc. Plus d'une fois, avec mon assitant marocain, on a eu l'occasion de prendre à bord des instituteurs qui avaient parfois plus de 10 km à faire à pied pour rejoindre une route où ils allaient faire du stop pour rejoindre une ville où ils pourraient trouver un car pour rejoindre leur famille (souvent dans les grandes villes du Nord) pendant leurs jours de congés des vacances scolaires.

Mais ce qu'il y a de pire, c'est qu'il existe encore des villages où l'accès ne se fait qu'à dos de mulet.

L'électrification du pays depuis l'avènement de M6 a permis l'ouverture de nouvelles pistes qui furent nécessaires pour installer les lignes de hautes et moyenne tension puis pour l'électrification des villages. Le cahier des charges obligeait ces compagnies privées à assurer la jonction de ces pistes avec les villages chanceux environnants, mais beaucoup de douars inaccessibles sont restés sans pistes (et souvent sans électricité)... Heuseusement une campagne de mise en place de petits panneaux solaires est en cours pour palier à ce problème...

Je n'ai rien contre le village de Iche, puisque j'ai été le premier guide touristique a en signaler l'accès possible en 4x4 de Figuig en passant par la piste de la frontière algérienne, et dans la première édition du guide Campings du Maroc, je le signalais également accessible en CC par le route, mais de grâce pensez aux autres...

Beaucoup de villages ont besoin de votre bon coeur...

Merci pour eux !

Le DPM de base :geek:

Rassurez-vous, nous aussi nous avons connaissance de certains surtout dans le haut Atlas. Grace à notre 4x4 nous avons traversé, nous nous sommes arretés dans des villages très isolés ou les habitants sont démunis. Nous connaissons des villages ou il faut une mule pour y arriver.Nous sommes allés dans la Tessaout et dans bien d'autres endroits.
Nous vons vu aussi des villages ou seules les femmes "triment" et les hommes sont assis contre les murs au soleil. Dans un village les éducatrices responsables du jardin d'enfants les appellent "les panneaux solaires"
On ne va pas faire évoluer les coins reculés du Maroc avec un coup de baguette magique. Mais il y a une volonté du roi à deseclaver ces villages .
Vos guides nous ont bien aidés dans nos déplacements sur les pistes.
Nelly

Nous vons vu aussi des villages ou seules les femmes "triment" et les hommes sont assis contre les murs au soleil.

quel beau pays pour les hommes !!

préparons nous pour aubigny!
au soleil.on va répéter mais dans un transat !

Bonjour DPM .

Tout a fait d accord avec vous concernant les villages enclavés , mais comment faire ???? Il est déja tellement difficile de mettre quelques choses en place pour un seul village .
Les villages enclavés existent partout , et sont bien souvent oublié par les dirigeants politiques , pour ma part je connais cela dans le Siné Saloum au Sénégal , on les appelle les insulaires et le probleme est toujours le meme : le transport .
Des projets de panneaux solaires , c est certe trés bien mais qu en aviendra t il en cas de mauvais fonctionnement ??? Car bien souvent les projets ne tiennent pas compte des suivis .

Faire quelques choses ok mais comment ????

Thierry

Désertophiles a écrit:

Nous vons vu aussi des villages ou seules les femmes "triment" et les hommes sont assis contre les murs au soleil. Dans un village les éducatrices responsables du jardin d'enfants les appellent "les panneaux solaires"

J'ai souvent eu l'occasion de parler de cet état de fait avec mon assistant marocain, un Berbère originaire de la vallée des Aït Bougmez.

Il ne faut pas juger trop vite d'après ce que l'on voit.. et il est inexact de dire que les hommes passent leur temps à ne rien faire...

Dans la tradition berbère, la femme est la maîtresse de la maison avec tous tout ce qui la concerne, non seulement à l'intérieur mais aussi à l'extérieur : élevage et culture.

Par contre, chez les hommes, une bonne partie a émigré dans les villes pour se faire embaucher sur les chantiers comme manoeuvre. Pour eux, employés par des Marocains, croyez-moi que ce n'est pas des semaines de 35 h. et le salaire n'est pas lourd. Quand ils ont l'occasion de revenir au bled, en arrêt de travail ou à la retraite, ils apprécient de se reposer.

Au bled, à bien observer ce qui se passe, les hommes font certains gros travaux auxquels ne participent jamais les femmes : l'entretien des pistes, des séguias, et autres, ou de gros travaux des champs.
Actuellement c'est la moisson; dans certaines régions une grande partie de la coupe et de la mise en bottes est faite par les hommes. Certes les femmes peuvent parfois y participer. Pourquoi ?
Parce que leurs hommes sont partis vendre leurs services chez des gros propriétaires dont la situation des champs ne permet pas les moisonneuses de travailler...
Cela reste valable pour ceux qui travaillent dans les grands domaines de cultures éloignés de chez eux...

A bien chercher, on peut trouver facilement les travaux pour lesquels les hommes sont utilisés.
Pour les souks par exemple, c'est eux qui vont vendre leur production pour acheter l'huile, la farine, le sucre et le thé pour la maison. S'ils participent à plusieurs souks dans la semaine, ils ne peuvent pas être à la maison...

Au temps du Protectorat, les officiers des Affaires Indigènes qui ont beaucoup fait avancer le pays dans certaines régions déshérités, avaient repris une vieille tradition, la "touiza". La corvée obligatoire pour tous les hommes pour n'importe quel travail d'intérêt public, un peu comme chez nous en France, dans la première moitié du XXe siècle, où les paysans étaient obligés d'entretenir leur chemins, leurs haies et leurs canivaux de bord de route.

La "touiza" existe encore dans les douars marocains...

@ +

Le DPM de base :geek:

j'ai volontairement déplacé ce message
mal placé (il était dans les locarions de camping cars !!!!)
il n'a pas eu je crois la lecture méritée (et les réponses bien sur
moi meme je l'avais a peine vu !!
tu as raison Jacques gardons nous bien de juger
nous sommes en afrique, au maghreb et leurs traditions ne sont pas les notres et rien ne nous permet de dire que les notres sont meilleures
ils vivent a leur manière, mais avec dans le coeur des vertus que nous avons perdu depuis bien longtemps, celle de la convivialité, de la solidariteet enfin l'accueil qui nous enchante toujours et nous surprend meme parfois, nous en avons tellement perdu l'habitude
quand a aider les petits villages enclavés je m'y attache
dans le nouveau guide "le maroc en camping car" je vous fait connaitre quelques petits coins
complétement ignorés par le tourisme de masse
mais d'une grande beauté et surtout avec une authenticité de l'accueil extraordinaire
alors ... a profiter sans modération..... mais chut ne le crions pas trop fort

Je tiens à dire que je ne portais pas de jugement de valeur sur les coutumes du village d'Agoudal, mais que ce n'était qu'une constatation. C'est vrai chaque tribu a ses coutumes.
Une fillette de 9 ans était accueillie au jardin d'enfants car elle portait sur son dos son petit frère et que cela n'était pas compatible avec l'école. Les éducatrices du jardin d'enfants l'ont accueillie et lui ont appris à lire et écrire.
C'est la réalité, les villages vont peu à peu se désenclaver et comprendre l'importance de l'école.
Mais il faut laisser du temps au temps.
Nelly