- touareg a écrit:
- dis donc la traversée du détroit à la voile avec toutes la circulation et les courants
ça ne devait pas être de la tarte !!!
Bonjour Emile,
En fait, ce qui m'avait le plus gêné c'était le vent car le trafic on l'évite sans grands problèmes.
En arrivant à Tanger j'étais à plus de neuf nœuds sous génois seul partiellement roulé !! Là, j'avoue : je serrais les fesses !!
Comme je n'avais aucun plan du port, ayant avisé un beau ponton où il y avait un seul yacht
je m'étais suis dirigé vers lui... J'avais à peine accosté que des gardes en uniforme avaient déboulé
en me disant de partir... partir vite... car ce ponton était réservé... au roi !!!
J'avais dû me réfugier dans le bassin des pêcheurs où j'avais eu la visite de la capitainerie, des douaniers,
de la police, etc... On m'avait confisqué mon passeport et remis, en échange, un papier (en arabe !) dûment tamponné
d'un beau cachet (en arabe aussi) qui devait me permettre de le récupérer !
Les questions avaient fusé et je m'en souviens encore :
- D'où venez-vous ?
- De Gibraltar.
- Où allez-vous ?
- Je vais retourner en Espagne.
- Vous avez des armes ?
- Non !
- De la drogue ?
- Non !
- Des cigarettes ?
- Oui mais je ne fume pas... Et j'avais tendu un paquet de Marlboro qui avait été vidé en un clin d’œil (au moins 3 ou 4 cibiches par tête) !!
- De l'alcool ?
- Non (en fait, j'avais soigneusement planqué l'apéro à fond de cale).
- Où est votre femme ?
- Elle n'est pas là (car je rapatriais le voilier en Bretagne).
- C'est pas possible ! Où est VOTRE FEMME (en haussant le ton et en mimant des seins !) ?
Et tout ce monde de se mettre à fouiller le bateau, ouvrir les cabines, les WC, les coffres... Apparemment, pour eux, un homme sans sa femme
ça devait être comme un dromadaire sans sa bosse !!
Inutile de dire qu'ils n'avaient trouvé personne ! Malgré tout j'étais inquiet.
Par la suite j'avais passé trois excellents jours à Tanger, gardant sur moi le précieux papier en arabe, seul document prouvant mon identité.
J'adorai me promener dans la médina et y boire le thé à la menthe. Je m'y étais même fait couper les cheveux !
Et puis, un matin j'avais remis les voiles. Le détroit était noyé dans le brouillard mais il s'était vite levé. A la tombée de la nuit i'étais à Rota en Espagne.
L'arrivée en Bretagne eut lieu un mois plus tard !
Mes excuses aux camping-caristes qui me lisent pour ce hors sujet